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Quid de la Chine si les États-Unis embrassent le bitcoin ?

jeu 18 Sep 2025 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
S'informer Géopolitique

Que fera la Chine si les États-Unis se mettent véritablement à vendre de l’or pour accumuler des bitcoins ?

Deux figures emblématiques : l’Oncle Sam et un représentant chinois en rouge – s’affrontent dans une arène antique, tirant chacun une lourde chaîne reliée à un Bitcoin géant électrifié, illuminé par un halo orange explosif.

En bref

  • Deux multinationales chinoises basées à Shanghai dans le Top 20 mondial des compagnies détenant le plus de bitcoins.
  • Ça se précise du côté des États-Unis pour la réserve stratégique de bitcoins. Michael Saylor et la sénatrice Cynthia Lummis à la baguette.
  • Bitcoin, le Bretton Woods 2.0.

Le Bitcoin Toujours Persona Non Grata en Chine

Bien que la Chine maintienne ses interdictions d’acheter, trader et miner des bitcoins, la réalité n’est pas aussi implacable.

Il est vrai que les banques chinoises ont interdiction de réaliser des transferts bancaires vers plateformes de cryptomonnaies. Cependant, même si Binance, Huobi, Bitfinex et OKX sont partis, un vibrant marché noir existe.

Il est possible d’obtenir des bitcoins pour qui en veut vraiment. Pareil pour le mining. Certes, l’essentiel des grands mineurs ont dû plier bagage, mais pas tous. Ceux qui utilisent des excédents d’énergie hydraulique sont tolérés, sans parler des petits mineurs qui n’ont que faire de l’interdiction.

A contrario, Hong Kong (juridiction chinoise semi-autonome) est beaucoup plus progressiste. Les règles fiscales sont claires et plusieurs firmes permettent d’acheter des bitcoins (OSL Digital, Hash Blockchain, Bullish HK, etc).

Les institutionnels ont donc des solutions et plusieurs compagnies basées à Shanghai en profitent. C’est le cas de Cango et de Next Technology Holding. Cette dernière vient tout juste d’annoncer l’émission d’actions en vue d’acheter pour l’équivalent de 500 millions de dollars de bitcoins.

Ces deux sociétés détiennent déjà plus de 11 200 bitcoins. Elles sont respectivement à la quinzième et dix-septième place mondiale, derrière l’américain Strategy (639 000 BTC), Tesla (11 509 BTC) ou encore le japonais Metaplanet (21 000 BTC). Ce dernier vient d’ailleurs de lever avec succès 1,4 milliard de dollars pour accroître sa réserve de bitcoins.

Gageons que d’autres firmes chinoises bravent bientôt l’omerta. D’autant plus facilement que le gouvernement chinois a probablement des remords au vu de ce qui se passe aux États-Unis.

U.S. Strategic Bitcoin Reserve

Nombreux sont ceux qui, tel Saint Thomas, attendent que les États-Unis passent à l’action pour y croire. Sage attitude, mais il y a des signes qui ne trompent pas.

Par exemple, la plupart des membres du gouvernement possèdent des bitcoins. Donald Trump aussi, de même que ses fils qui viennent de faire entrer en bourse le mineur American Bitcoin. Eric Trump déclarait ce mardi sur CNBC que le bitcoin est « l’or moderne, le meilleur actif de notre époque ».

Plus concrètement, Michael Saylor, cofondateur de Strategy, était à Washington cette semaine pour soutenir le projet de loi lié à la réserve stratégique de bitcoins. Il s’est joint à d’autres leaders du secteur lors d’une table ronde organisée par la sénatrice Cynthia Lummis et le représentant (député) Nick Begich.

Pour rappel, le projet de loi (Bitcoin Act) propose que le gouvernement américain acquière un million de bitcoins sur cinq ans. « Si les États-Unis vendaient leur or et achetaient des bitcoins, ils pourraient en acheter 200 000 chaque année », avait déclaré Cynthia Lummis au début de l’été.

La table ronde visait à dresser une stratégie en vue d’obtenir rapidement un soutien bipartite dans les deux chambres. Il a apparemment été décidé que le « Bitcoin Act » fusionnera avec le projet de loi sur la structure du marché des cryptomonnaies (réglementation des actifs numériques) et le projet de loi anti-CBDC. Un seul paquet législatif qui permettra de mieux faire passer la pilule orange.

Bretton Woods 2.0

Ce n’est plus un secret, la Chine et les BRICS en général ne veulent plus du dollar. La guerre en Ukraine est d’ailleurs en bonne partie la réponse cinglante des États-Unis à cette fronde. Le président Russe est en effet en fer de lance de la dédollarisation, lui qui déclarait encore en fin d’année dernière :

L’utilisation du dollar comme monnaie mondiale rapporte beaucoup d’argent aux États-Unis… Le dollar leur permet d’exploiter les autres économies à leur avantage…

Vladimir Poutine

La Chine n’est pas en reste. Ses réserves de dollars fondent comme neige au soleil. Mieux encore, Pékin s’est doté de son propre système de paiement international (CIPS). Plus besoin du réseau SWIFT, ni du dollar. La moitié de ses échanges internationaux se font déjà en yuan.

Washington doit se rendre à l’évidence. Il est temps de faire une croix sur le fameux « privilège exorbitant » et de résorber le déficit commercial. C’est la priorité de Donald Trump, quitte à mettre en place des taxes douanières, même pour ses alliés.

En clair, le monde revient doucement à l’époque du Gold Standard, lorsque l’or était en quelque sorte la monnaie internationale. La Russie et la Chine s’y préparent depuis des années en accumulant d’énormes quantités d’or. Ils en détiennent chacun 2 300 tonnes, soit l’équivalent de 1 200 milliards de dollars.

Voilà pourquoi le Bitcoin est une carte intéressante à jouer pour les États-Unis. En vendant l’or pour acheter des bitcoins, Donald Trump ferait d’une pierre deux coups. Il affaiblirait le tango sino-russe tout en mettant en premier la main sur l’or du troisième millénaire.

Vladimir Poutine semble se rendre compte du coup de poker américain. Et Xi Jinping ?

Ne manquez pas notre article : La Chine lâche le dollar, Bitcoin s’impose comme alternative.

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Nicolas T. avatar
Nicolas T.

Reporting on Bitcoin and geopolitics.

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